Dès le 16 février, le ministère a communiqué le projet de mouvement inter-académique 2018. Décidément, rien ne change... Le bug informatique qui avait eu pour conséquence l’envoi du projet de mouvement 2015 lors de l’inter 2017 n’a pas servi de leçon au ministère qui semble avoir oublié la vague d’inquiétude qu’il a provoquée. Toutefois, nul besoin que le projet envoyé ne soit pas celui de l’année pour qu’il soit incertain !

Le ministère a, cette année encore et comme nous le craignions, décidé de diffuser ce vendredi 16 février le projet de mouvement de l’inter 2018. Chacun sait que la précipitation du ministère l’a déjà amené à envoyer des informations qui peuvent être fausses.
En diffusant ce qui n’est qu’un projet, le ministère perpétue la politique initiée par le pouvoir en place avant 2012 et poursuivie ensuite, il affiche son mépris pour le travail des élus du personnel, il piétine les règles les plus élémentaires du paritarisme et, accessoirement, le règlement intérieur que la ministre de l’époque avait approuvé lors de l’installation des commissions paritaires. Or chacun sait que, suite au travail des élus et aux débats qui auront lieu en commissions paritaires (pour moitié des élus des personnels, pour moitié des représentants de l’administration), ce projet de mouvement sera modifié. Pour nombre de collègues, le projet reçu ce jour se révélera faux, mais cela importe peu à nos « communicants ». Foin des déceptions, des espoirs déçus, l’essentiel n’est-il pas de « communiquer » et de faire accroire, comme ceux d’avant, que les élus en ce domaine « social » comme en d’autres – « politique » par exemple – ne comptent plus, de considérer que la démocratie n’est qu’un supplément d’âme, un paravent, un marché de dupes… ?

En outre, l’information communiquée aux candidats à une réintégration sur leur académie d’origine prête à confusion et provoque de vives inquiétudes chez les collègues concernés. En effet, nombre d’entre eux ont uniquement reçu l’information suivante : "votre demande de mutation n’a à ce stade pas pu être satisfaite", le message passant totalement sous silence le fait que la réintégration sur l’académie d’origine est automatique.

Que de surcroît, il se trouve des organisations syndicales peu scrupuleuses pour approuver cette diffusion du projet par le ministère et afficher les "barres" académiques, et que ces organisations brillent essentiellement par la maigreur de leurs résultats électoraux, voilà qui en dit long sur la déliquescence d’un syndicalisme d’accompagnement en mal de représentativité.

Toute cette entreprise ne sert en rien les personnels. Pour le SNES-FSU, le rôle premier des commissions paritaires est bien de veiller au respect des droits de chacun et à l’application, dans la transparence, des règles communes à tous. Le SNES continuera à se battre pour que de telles mœurs n’aient plus droit de cité, pour que le paritarisme ne soit pas vidé de son contenu, que les élus des personnels et, donc, les personnels soient respectés.

Dans cette situation, le SNES a décidé de ne pas laisser les personnels isolés face à l’administration et, dans l’immédiat, nous communiquons donc aux syndiqués demandant une mutation le contenu du projet ministériel, susceptible d’être modifié en fonction du déroulement statutaire des travaux des commissions. Nous mettons en ligne ce projet jusqu’au 23 février prochain.

Les élus nationaux travaillent dès ce jour à dépister les erreurs et à rétablir les droits de chacun à mutation, dans le respect du barème et des règles communes. À compter du 5 mars (calendrier prévisionnel), au sein des Formations Paritaires Mixtes Nationales, ils proposeront à l’administration la correction de ces erreurs.

Le SNES vous informera de votre résultat, fiable et définitif, à l’issue de chaque commission en fonction du déroulement du calendrier et publiera les barres définitives et justes du mouvement.

La meilleure transparence réside dans l’application à tous de règles claires, connues et équitables.